Mardi 11 octobre
Situé entre les baies de Tina et de Magenta, sur une presqu’île en périphérie de Nouméa, le centre culturel Tjibaou a été construit entre 1995 et 1998 suivant les plans de l’architecte italien Renzo Piano.
Il est destiné à promouvoir la culture kanak et son nom lui a été attribué en hommage au chef indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou, à l’origine de ce projet.
Conçu comme un pôle de développement de la création artistique kanake et un centre de diffusion de la culture contemporaine kanake, c’est à la fois un musée, une médiathèque, un palais des congrès, un centre de spectacle, un pôle de recherche et de création, un parc paysager et botanique…



Le cœur du centre culturel Tjibaou est un ensemble constitué de dix hautes structures de dimensions variables rappelant les cases traditionnelles kanakes et d’un bâtiment plus bas et plat, avec une allée centrale comme celle de l’habitat traditionnel kanak et qui dessert les cases et différentes salles.
Le bâtiment principal est divisé en trois « villages », ayant chacun une fonction particulière :
- le « village 1 » ou « village kanak », pour l’« identité et les collections kanakes et océaniennes », espace muséographique qui sert à la présentation des cultures traditionnelles et modernes du Pacifique,
- le « village 2 » qui accueille la médiathèque et un centre d’art contemporain,
- le « village 3 » consacré à la « rencontre et à la réflexion », à vocation essentiellement pédagogique et orientée vers les jeunes et les enfants.



Les espaces extérieurs sont aménagés au milieu de la végétation de type forêt sèche et mangrove.
L’« aire coutumière Mwakaa », l’espace de la chefferie en nââ drubéa, (langue de l’aire coutumière Djubéa-Kaponé de la Province Sud) en contrebas du village 1, est organisée autour de trois grandes cases représentant les spécificités architecturales des provinces : la grande case du Sud, la plus haute et la moins large, celle du Nord et celle des Îles Loyauté, la plus basse et la plus large.
Il y a aussi un faré polynésien légèrement en retrait qui relie le passé au présent et fonde la légitimité du site en servant de lieu de parole, de vie et d’échanges coutumiers.


Le « chemin kanak », dont le parcours encercle le bâtiment principal et l’espace Ape Vila, une aire de danse et chants traditionnels, est un parcours végétal initiatique bordé d’essences endémiques visant à initier le visiteur à la symbolique du végétal dans la société kanake et à retracer, à travers le langage des plantes, les cinq étapes du mythe du premier homme Téâ Kanaké : l’origine des êtres, la terre nourricière, la terre des ancêtres, le pays des esprits et la renaissance.




Le « chemin kanak » est également parsemé de sculptures…




Masque de Philippe Tonchane (Canala), exprimant plusieurs symboles : le masque du pays Xaracuu, la case représentant la grande chefferie, la feuille qui protège des mauvais esprits et la lance, symbole des clans guerriers.


Le Belvédère surplombe la baie de Magenta et l’ensemble du site, au sud-est, où ont été construits un ensemble de bâtiments servant d’ateliers d’artiste et de dortoirs pour abriter les artistes, les intervenants culturels ou les jeunes scolaires en résidence.

Au sommet de la colline, avant l’accès au Belvédère, la statue de Jean-Marie Tjibaou domine le Centre Culturel.
Jean-Marie Tjibaou est né le 30 janvier 1936 à Hienghène sur le côte Est de la Nouvelle-Calédonie. Son parcours est singulier : ordonné prêtre en 1965, puis redevenu laïc en 1971 afin de militer pour la cause indépendantiste kanak dont il est devenu la figure politique historique, il meurt assassiné par un Kanak indépendantiste le 4 mai 1989 à Ouvéa, une des îles Loyautés de Nouvelle-Calédonie, lors de la 1ère commémoration de la prise en otages de gendarmes à Ouvéa.



Dans la culture Kanak, selon le mythe de la création de Tea Kanaké, si le cocotier, arbre aux fruits nombreux, représente la femme, le pin colonnaire, lui, représente l’Homme.
