Lundi 7 août 2023
Une centaine de kilomètres avant d’arriver au village de Yulara, porte d’entrée du Uluṟu-Kata Tjuṯa National Park, nous avons aperçu le mont Conner, un inselberg culminant à 859 m d’altitude et souvent confondu avec le monolithe d’Uluru.

En milieu d’après-midi, après avoir repéré notre emplacement dans le camping d’Ayers Rock, le nom anglais d’Uluru, nous sommes partis visiter le Uluṟu-Kata Tjuṯa Cultural Centre pour en apprendre un peu plus sur la culture aborigène.

En plein cœur de l’Australie, nous étions sur les terres des Anangu, nom que plusieurs groupes aborigènes utilisent pour se nommer.
Ils parlent principalement le Pitjantjatjara, signifiant littéralement les gens qui utilisent pitjantja pour dire « venir », et le Yankunytjatjara, signifiant les gens qui utilisent yankunytja pour dire « venir ».
Anangu signifie « peuple » en Pitjantjatjara et Yankunytjatjara.

La vie des Anangu tourne autour du Tjukurpa, parfois appelé à tort le Temps du Rêve, the Dreaming ou Dreamtime en anglais. Mais cette traduction est mauvaise pour les aborigènes car elle suggère que leurs croyances sont irréelles alors que Tjukurpa est une réalité pour eux.
Tjukurpa est la loi traditionnelle des Anangu. Il leur enseigne comment prendre soin les uns des autres et de la terre qui les soutient. Il raconte les relations entre les humains, les plantes, les animaux et les caractéristiques physiques de la terre. Il fait référence à la fois au passé, au présent et au futur…
Tjukurpa est leur boussole pour la vie quotidienne et leur système judiciaire.


Les cérémonies servent à transmettre les connaissances, aux personnes qui ont hérité ou acquis le droit à ces connaissances, par les chants, les histoires, les danses et l’art à travers les dessins et les peintures. Ces dessins sont souvent sacrés : leur utilisation et leur création sont limitées à des groupes ou à des personnes spécifiques.
La majorité de ces informations sont secrètes et ne doivent pas être révélées aux non autochtones, les pyranipa, les hommes venus d’ailleurs.
Tjukurpa est extrêmement important pour les Anangu. Nous sommes en mesure de partager de nombreux détails avec des non autochtones, mais les informations secrètes et sacrées restent uniquement entre les mains des Anangu senior et doivent être protégées.
Anangu people
Après cette première découverte de la culture aborigène, nous avons assisté au coucher du soleil sur le monolithe d‘Uluru / Ayers Rock, lui aussi un inselberg, qui s’élève à 348 m d’altitude. Comme pour un iceberg, la plus grosse partie est enfouie profondément sous terre, non visible.

Et nous étions nombreux à attendre le spectacle du rocher d’Uluru rougeoyant au coucher du soleil…

Le changement de couleur d’Uluru au coucher du soleil dégage un magnétisme particulier, difficile à expliquer. Même les oiseaux cessent de chanter.
Seule la fermeture du parc 1h après le coucher du soleil nous obligea à quitter les lieux.
Mardi 8 août
Notre journée a commencé avec le lever du soleil sur Uluru. C’était moins spectaculaire que le coucher de soleil de la veille, mais cela valait quand même le coup de se lever tôt.


Puis nous avons pris la direction des Kata Tjuṯa / Monts Olga, à une trentaine de kilomètres d’Uluru.

Kata Tjuṯa est un massif constitué de 36 dômes en inselberg de grès feldspathiques (arkoses). Comme pour Uluru, l’altération climatique par oxydation des minéraux ferreux présents dans la roche lui a donné une teinte rouge brun.

Le matin nous avons marché sur le chemin de randonnée de la Vallée des Vents (Valley of the Winds Walk), qui porte bien son nom.
Cette boucle de 7,4 km nous a conduit à travers les dômes dont la couleur rouille contrastait fortement avec le ciel bleu sans nuage et les touches de vert apportées par la végétation.
Les parties hachurées en gris et noir sur le plan représentent pour les Anangu les lieux sensibles à ne pas photographier, filmer ou même peindre pour des raisons liées au Tjukurpa.
Cette restriction sert notamment à empêcher certains d’entre eux de voir des sites de rituels auxquels ils n’ont pas accès.

L’après-midi, la balade était plus courte : Walpa Gorge Walk, 2,6 km aller retour jusqu’au point d’eau à l’ombre permettant à la végétation et à la faune de survivre dans ce milieu hostile.

Pour terminer cette belle journée, nous avons rejoint la plateforme de Kata Tjuta Dunes Viewing Area où seules quelques personnes attendaient également pour observer le coucher du soleil sur les Kata Tjuta et en même temps au loin sur Uluru.

